Sunday 18 May 2008

Orphans in Rwanda

Extrait de “La Nouvelle Relève” newspaper for 21-28 April 2008

ARTICLE IN FRENCH ON ORPHANS IN RWANDA

If you’ve been following my blog you’ll know that I’ve been puzzled by the unusually large numbers of orphans in some of my schools – up to 26% of the entire school population in some secteurs, and an average across the whole District of one child in six. This article explains why the figures are so high and how Rwanda is using a mentoring system to re-integrate them into society.


« Des enfants élèvent d’autres enfants »
Au Rwanda, après le génocide de 1994, plus de 300.000 enfants se sont retrouvés orphelins. Leurs parents avaient été massacrés, ou bien ils avaient été séparés de leurs familles pendant l’exode de masse en direction de la République Démocratique du Congo (RDC).

Ces enfants one été des victimes impuissantes d’une folie meurtrière. Ils se sont retrouvés brusquement sans famille, alors qu’ils étaient entourés jusque-là par nombreux parents, frères, sœurs, cousins. Certains ont vu massacré presque tous leurs, souvent par des voisins avec lesquels ils avaient de bons rapports auparavant.

Plusieurs ont été recueillis sur les champs de massacres, gravement blessés, mutilés, beaucoup ont dû rester longtemps cachés. Ces enfants ont d’abord vécu dans un grand dénuement nutritionnel, matériel et psychologique. Avec le temps, ils se remettent petit à petit grâce aux soins et à l’attention qui leur sont apportés.

Compte tenu de la pauvreté et des souffrances perpétuelles dont est victime le Rwanda, 14 ans après le génocide, la population locale n’attend plus l’aide de la communauté internationale pour s’occuper des enfants orphelins. En plus des orphelinats improvisés qui sont été ouverts afin d’accueiller les enfants orphelins, les Rwandais (rescapés et non rescapés) ont créé des centres pour orphelins. Et grâce à ces centres, ces enfants reçoivent de la nourriture et bénéficient des soins médicaux. Ils trouvent aussi un endroit sûr pour jouer chaque jour après l’école.

Malheureusement il y a toujours les enfants qui vivent seuls. Il n’est pas rare de voir des enfants de 15 ans assumer le rôle de chef de famille et aller travailler pour faire vivre leurs frères et sœurs plus jeunes. Les adultes exploitent leur vulnérabilité en leur faisant faire des travaux manuels en échange d’un peu de nourriture ou, ce qui est pire, des faveurs sexuelles.

Au lieu de diminuer au fil du temps, le problème des orphelins s’est perpétué en raison de nombre exceptionnelle élevé d’adultes touchés par la pandémie de SIDA au Rwanda. Un demi million de filles et jeunes femmes ont été systématiquement victimes de viols vengeurs et sadiques. Aujourd’hui 273,000 enfants Rwandais de moins de 14 ans sont orphelins.

L’isolement est source du désespoir et d’insécurité
Pour que les enfants deviennent des membres actifs de la fédération d’adultes qui sera demain chargée de rebâtir la nation, ils ont besoin d’affection pour guérir de leurs blessures psychologiques et, des conseils pour traverser sans risques la période d’adolescence. Les enfants plus âgés en particulier, jettent sur le monde qui les entoure un regard désabusé et n’ont pas confiance en l’avenir.

Une jeune fille de 14 ans qui s’occupe d trois enfants a dit à « La Nouvelle Relève » « Je crois que je leur suis utile, mais pour moi, c’est un fardeau trop lourd ». « Ces enfants dont je m’occupe deviendront peut-être intelligents en allant à l’école, mais moi, je ne deviendrai rien ».

Les orphelins qui vivent seuls et ceux des orphelinats sont tous des enfants meurtris, privés de repère familial et ont un immense besoin d’affection. Redonner à des frères et sœurs, qui ne peuvent pas vivre avec peurs parents, le bonheur de grandir ensemble selon un mode de vie familial.

Les systèmes de mentoring aident les enfants à faire face
Chaque mentor volontaire apprend que tous les enfants ont des droits qui ont été énoncés comme tels dans la convention relative aux droits de l’enfant des Nations Unies. Les mères et les pères rendent visite aux enfants le matin et le soir pour s’assurer que tout va bien. Ils leur donnent des conseils sur la vie et expliquent aux orphelins comment régler leurs problèmes.

A Kigali, plus de 800 mentors font désormais office de responsables que les orphelins peuvent aller voir lorsqu’ils sont en difficultés et qui redonnent aux enfants la capacité de faire confiance aux autres.

A 16 ans, Christian Mukono est un adolescent trop sérieux pour son âge. Ses parents sont morts de ce qu’il décrit comme une maladie inconnue, lui laissant la charge de cinq frères et sœurs plus jeunes. Pendant les deux dernières années, les enfants ont bénéficié de l’aide de mentors en la personne de leurs voisins. « Nous étions très malheureux parce que nous étions seuls et que personne ne nous aidait » dit-il. « Mais nos nouveaux parents nous ont donné beaucoup de bons conseils et nous ont montré ce qu’il fallait faire ».

Le système de mentoring a un double avantage. En demandant aux voisins de s’aider mutuellement, il recrée une cohésion sociale dans des communautés dévastées par le génocide. Et il donne aux orphelins une chose que tout l’argent du monde ne pourrait pas acheter : le sens d’appartenir à une communauté et à une famille.

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